
« Je serai prête pour les Jeux olympiques de Tokyo »
À 21 ans, Romane Dicko est l’une des pépites du judo français. En seulement quelques semaines d’intervalle, elle décroche d’abord l’or aux championnats d’Europe, puis elle monte sur la première marche du podium aux Masters de Doha, une compétition de renommée mondiale.
Malgré la Covid-19, qui perturbe les compétitions sportives, la jeune femme ne lâche rien. Elle, qui a débuté sa carrière au Randoris Club Judo de la ville, vise aujourd’hui un titre olympique aux Jeux de Tokyo cet été.
Villeneuve magazine : Vous avez dû quitter les tatamis pendant un an et demi à cause d’une double blessure à une épaule et à un genou. Comment avez-vous fait pour revenir au plus haut niveau ?
Romane Dicko : » J’ai eu la chance d’être très bien entourée grâce au coach, préparateur physique, kiné, mais aussi préparateur mental. Je ne me suis pas précipitée. J’ai laissé à mon corps le temps de se remettre en route.
VM : Comment avez-vous vécu vos deux dernières compétitions et vous attendiez-vous à remporter l’or ?
R.D : Je m’entraîne tous les jours pour gagner. Après, certes, ce n’est pas facile, mais j’étais préparée en tout cas. C’était vraiment super de voir que j’étais restée à mon meilleur niveau, surtout en ces temps difficiles. En cette période incertaine, toute victoire est bonne à prendre !
VM : Lors du championnat d’Europe et des Masters de Doha, vous avez affronté la même adversaire en finale. Avez-vous dû adapter votre tactique de combat ?
R.D : J’ai abordé les deux finales de la même manière, avec les mêmes directives à chaque fois. Par contre, j’ai bien senti que mon adversaire avait des directives différentes. Ce n’était pas du tout le même match.
VM : Comment avez-vous vécu cette saison sportive avec la Covid-19 ? Qu’est-ce que cela a changé pour vous dans votre préparation ou lors des compétitions ?
R.D : Ce n’était pas facile. Il a fallu adapter l’entraînement. En plus de ça, des compétitions ont été annulées. Les Jeux olympiques ont été reportés à cet été, mais avec la situation mondiale ce n’était pas envisageable de faire un tel événement. J’espère que ça va s’améliorer.
VM : Comment se déroule une compétition en temps de Covid-19 et quelles sont les règles à respecter ?
R.D : Chaque sportif est testé deux fois avant la compétition, puis deux fois sur place. Si un des tests est positif, nous ne pouvons bien évidemment pas combattre. Nous devons aussi garder le masque quand nous ne sommes pas sur le tapis.
VM: Après vos dernières victoires vous sentez-vous confiante pour les JO de Tokyo cet été ?
R.D : Oui et non. C’est sûr que ça donne un peu de confiance, mais la route est encore très longue d’ici les Jeux. J’ai encore beaucoup de travail, mais en tout cas je serai prête !
VM : Quel est votre quotidien de judoka ?
R.D : Je m’entraîne deux fois par jour, avec une moyenne de 4 heures d’entraînement quotidien. J’ai quatre séances de combat dans la semaine, plus trois séances de préparation physique et musculation et une ou deux séances techniques. En début d’après-midi, j’ai cours à l’université de la Sorbonne, à Paris, où je fais une licence de mathématiques. Entre les cours
et les entraînements j’ai peu de temps libre, mais quand ça arrive, j’aime bien coudre un petit peu.
VM: Vous avez commencé votre carrière de judoka au Randoris Club Judo de Villeneuve-le-Roi, quels souvenirs gardez-vous de votre premier club ?
R.D : Je garde de très très bons souvenirs ! Tout le club m’a soutenu dès le début, c’est vraiment une famille. Je les apprécie vraiment tous, et ils continuent de me soutenir et m’encourager.
VM : Quels contacts gardez-vous avec le Randoris Club Judo de la ville ?
R.D : J’ai toujours gardé un lien avec mon ancien club. Avant mes combats, je suis beaucoup en contact avec mon premier entraîneur, Karim Dahli du Randoris Club, qui me donne des directives au fur et à mesure de la compétition. Et puis je suis toujours dans le groupe du club, et on se
donne très souvent des nouvelles. Quand je ne les vois pas pendant longtemps, ence moment c’est à cause des mesures sanitaires, ils me manquent un peu (rires). » //